Anne de Green Gables, Lucy Maud Montgomery

Lucy Maud Montgomery est une romancière, poétesse et essayiste du XIXe – XXe siècle. Elle suit d’abord une formation pour devenir enseignante avant d’étudier la littérature à l’université. Elle commence à écrire la série Anne et le premier tome, Anne de Green Gables (ou Anne, la maison aux pignons verts), rencontre un énorme succès à sa sortie. Lucy Maud Montgomery fera de l’écriture son métier.


Titre : Anne de Green Gables
Auteure : Lucy Maud Montgomery
Maison d’édition : Monsieur Toussaint Louverture
Date de publication de l’édition : 2020
Date de publication originale : 1908
Nombre de pages : 384

Résumé :
Née en Nouvelle-Écosse, orpheline à trois mois. Anne est récupérée par une série de familles d’accueil. Malgré la pauvreté, elle parvient à s’évader de sa sombre existence grâce à son imagination débordante. Elle lutte pour rendre les circonstances acceptables. recherche des âmes sœurs et trouve dans les livres une certaine consolation, tout en rêvant de fonder un jour sa propre famille. Curieuse, inventive, amoureuse de la vérité, Anne fait déjà preuve du sens de l’émerveillement et de l’espoir qui la caractériseront sa vie durant. Ce roman relate les événements à la fois tristes et loufoques de la vie de la rouquine à l’esprit débridé avant qu’elle ne se rende chez les Cuthbert, à l’Ile-du-Prince-Edouard…


Enorme coup de cœur sur ce premier tome. J’ai acheté le deuxième dans la foulée. On suit donc la petite Anne, orpheline, qui est accueillie par deux paysans âgés (un frère et une sœur). Le problème, c’est qu’ils voulaient un garçon. Mais finalement, le frère s’étant attaché, ils vont la garder. Et c’est donc sur le chemin de la maison qu’on découvre Anne, cette enfant rousse, bavarde et pleine de vie. Personnellement, je l’imagine très jolie ! Pourtant, elle est moquée à plusieurs reprises à cause de ses cheveux. Mais le plus impressionnant, c’est son imagination. Elle s’évade quasiment tout le temps dans son monde et c’est ce qui fait la beauté, le charme de ce roman. On voit tout à travers ses yeux et elle voit dans le monde qui l’entoure une beauté sans nom. Bien sûr tout n’est pas beau, mais Anne s’efforce de voir le meilleur. J’ai parfois eu l’impression qu’elle était hypersensible, elle réagit souvent excessivement.

Je me suis beaucoup attachée aux trois protagonistes principaux, à savoir Anne, Marilla et Matthew. Marilla se voudrait plus stricte avec Anne mais comme elle n’a jamais eu d’enfants, elle ne sait pas s’y prendre. Elle est très douce et parfois dure avec Anne mais on voit qu’elle l’aime beaucoup. Matthew est normalement plongé dans une timidité qui l’handicape au quotidien. Et pourtant, il se prend tout de suite d’affection pour Anne. Tout au long du récit, il va la soutenir et l’aider. Anne est à la recherche d’âmes sœurs comme elle les appelle et Matthew en fait donc partie. Et qui d’autre ? Sa meilleure amie bien sûr, Diana ! Elles sont devenus inséparables. Diana est assez différente d’Anne mais elles s’entendent à merveille. Le développement des personnages est assez impressionnant. Rien n’est laissé au hasard, Lucy Maud Montgomery donne l’impression de connaître ses personnages mieux qu’eux-mêmes. Les personnages n’ont aucune incohérence. Leur personnalité, leur manière de parler, leurs mimiques, tout donne l’impression d’avoir été travaillé durant de longues heures.

La plume de l’auteure est incroyable, félicitations à la traductrice. J’ai trouvé les descriptions magiques, elles m’ont transporté. Franchement, j’avais l’impression d’y être. C’est une bouffée d’air frais, une bouffée de campagne canadienne quand vous ouvrez le livre. La manière de parler d’Anne, il fallait y penser. Avec ses « oh » et ses exagérations, ça fait tout son charme. L’auteure écrit les dialogues comme la narration à la perfection. Il est beaucoup question de littérature dans ce roman. Anne aime se plonger dans ses livres et doit parfois se faire violence pour faire ses devoirs à la place de lire. La richesse des références donne un petit quelque chose à l’histoire.

Mais derrière toute la légèreté et la magie de ce roman, se cache en fait une grande tristesse. Anne utilise son imagination pour s’échapper du monde réel, mais pourquoi ? Avec une vie comme la sienne, c’est son seul moyen de s’évader. Je pense que c’est assez triste, sa vie d’enfant (jusqu’à ses onze ans) lui a été « volée ». Elle n’a pas pu profiter donc elle s’échappe dans son monde. Vu de ce côté-là, on pourrait se dire que c’est moins joli. Certes ça traduit le mal-être d’Anne, mais c’est aussi une merveilleuse façon de s’échapper de la réalité. Et je pense que c’est ce qui aide Anne à toujours être enjouée et pleine de vie, à ne pas perdre la face.

Certaines personnes, ou même une majorité je pense, trouvent des longueurs au roman. Ce n’est pas mon cas mais je comprends que ça puisse l’être. Ça peut devenir lassant car il n’y a pas d’intrigue générale. On suit juste la vie quotidienne d’Anne, une enfant à l’imagination débordante. En fait, tout est fait par l’imagination d’Anne dans ce roman. Sans ça, il serai totalement banal. Même si vous pouvez y trouver quelques longueurs, il n’en reste pas moins magique et envoutant.

Avec le développement des personnages, Anne rêve de moins en moins. Enfin, elle en parle de moins en moins plus exactement et j’avoue avoir été un peu déçue. Ça me fait peur pour le tome 2, vais-je autant l’apprécier que le premier ? Est-ce que je ne devrais pas m’arrêter là ? Bon, bien sûr je vais quand même le lire mais avec une petite appréhension. La déception de ne plus avoir toutes les descriptions au travers de l’imagination d’Anne serait immense.

Je voue un amour inconditionnel aux classiques écrits par des femmes. Je trouve qu’ils ont une certaine sensibilité que les classiques d’Hugo par exemple n’ont pas. Anne a su me charmer, à un tel point que je m’amusais à parler comme elle : « Oh Elouan, si tu savais comme je suis triste. Je ne me remettrai jamais de ta purée ratée ! ». J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps à la fin. C’est un gros coup de cœur. Un roman charmant, émouvant et magique.

Publié par Takou

Jeune chroniqueuse littéraire, je dévore les livres comme des petits pains chauds.

2 commentaires sur « Anne de Green Gables, Lucy Maud Montgomery »

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